Un point de vue solide, original et très convaincant sur la nécessité de réfléchir dans sa langue maternelle. Laurent Lafforgue est mathématicien, professeur permanent à l’Institut des hautes études scientifiques, à Bures-sur-Yvette, il a obtenu la médaille Fields en 2002. Il écrit : “c’est dans la mesure où l’école mathématique française reste attachée au français qu’elle conserve son originalité et sa force. A contrario, les faiblesses de la France dans certaines disciplines scientifiques pourraient être liées au délaissement linguistique. (…) le choix de la langue est le signe d’une attitude combative, le contraire de l’esprit d’abandon et de renoncement. (…) Sur le plan moral, c’est-à-dire sur le plan des valeurs qui est plus important encore, le choix du français (…) signifie qu’on accorde plus d’importance à la recherche en elle-même qu’à sa communication(…)”.
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Edito de Laurent Lafforgue
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Un point de vue complémentaire d’un ancien collègue de l’université de Franche-Comté, spécialiste du plurilinguisme. Claude Truchot écrit : “Le bilan probable (de l’enseignement en anglais dans les universités des pays du Nord de l’Europe) mais les autorités n’ont jamais osé le faire, est que la qualité de l’enseignement supérieur a baissé dans ces pays”
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Enseigner en anglais dans les universités françaises : quels effets prévisibles ?
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Contre la langue unique
Serge Halimi, Le Monde diplomatique, juin 2013
(…) l’attractivité d’une langue ne se résume pas à la vente de formations aux pays émergents. Elle s’affirme en échangeant avec d’autres, en pensant le monde, y compris celui qui vient. La France, qui s’est battue pour défendre son cinéma et son exception culturelle, peut-elle accepter qu’un jour la recherche et la science s’expriment uniquement dans l’idiome, d’ailleurs souvent maltraité, de la superpuissance ? (…)